Miroir Miroir

Publié le 19 octobre 2022 à 07:57

 

" Carl Gustav Jung a dit « nous percevons chez les autres les mille facettes de nous-mêmes ». 

« L’effet miroir » : Ce qui attire notre attention chez eux correspond à ce qui fait écho en nous. 

 

 

Est-ce que ça vous est déjà arrivé, sans vraiment comprendre pourquoi, qu’une succession de mots vous arrivent sans l’avoir demandé, des petites phrases critiques et insidieuses, balancées comme ça par votre interlocuteur, un parent, votre ami ou collègue de travail ? Vous laissant dans une sensation désagréable, un malaise… 

 

La petite phrase en apparence inoffensive voir innocente qui vient vous percuter quelque part et se nicher dans un coin de votre esprit. Et vous n’osez pas dire que cela vous blesse, voir même vous mettez du temps à en prendre conscience. 

 

Est-ce que cela vous arrive aussi d’avoir honte de vous, de vous juger susceptible, de vous dire que vous ne devriez pas le prendre ainsi. Vous laissant submergé par l’insidieuse remarque. D’autant que quand ça vient d’un proche, on se dit naïvement que ce n’est pas pour nous faire du mal, alors c’est nous qui devons mal prendre les choses… n’est-ce pas ? 

Et est-ce que ce phénomène a tendance à s’accumuler ? 

 

J’ai personnellement vécu ce genre de situation, souvent et encore dernièrement. J’ai pris conscience d’une série de petites réflexions ingérences face auxquelles je ne savais pas répondre. 

 Cela vient pourrir l’existence, et nous faire tourner en boucle… Vous voyez de quoi je parle ? 

 

Allant de la petite remarque fourbe en cocktail à la bienveillante critique sur ta dernière vidéo, sous couvert de « t’aider ».

Quel sont les points communs à ces deux situations ? 

La première est que je n’ai rien demandé, la deuxième je n’ai rien demandé non plus, et surtout, je n’en ai tiré rien de constructif, ni bienveillant.

La troisième chose, je n’ai pas su répondre ou m’en libérer, envahissant ainsi mon esprit et me bloquant plutôt que m’apportant du soutien et de l’énergie pour avancer. 

Ma question aujourd’hui, c’est qu’est-ce qu’on fait de cela ? 

On ne peut pas éviter les gens de parler, on peut éviter de les appeler à l’avenir ça oui,

Mais en attendant les petites phrases tournent dans ma tête...

Qu’est-ce que l’ingérence pour nous ? Quelle place a-t-elle dans nos vies ? Comment sommes-nous nous même ingèrent ? Pourquoi et par quel procédé ?  

De quoi dépossédons nous l’autre quand nous agissons ainsi ? Et de quoi nous le laissons-nous déposséder quand nous le laissons agir ainsi ? 

Qu’est-ce qui poussent les gens àdire tout ce qui leur passe par la tête sans prendre en considération la pertinence et la sagesse de leur propos ?  Derrière un « mais je dis ce que je pense ! », où se justifie la bienveillance et la sagesse ? 

 

 

Rien n'est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l'on en pense.” 

L’une des dérives du développement personnel et encore plus des vagues New Ages est d’affirmer que si ça te touche c’est que tu dois bosser sur toi. Oui ok, je veux bien. Sauf qu’à un moment, si ça te touche, c’est aussi parce que cela peut être irrespectueux, voir méchant et qu’on a tous des limites. 

La plupart des personnes sensibles et hypersensibles sont submergées par les stimulis et informations externes, qui peuvent donner l’apparence de la susceptibilité.  

Mais objectivement, un être humain équilibré et sain reste un être sensible, qui a des frontières propres à son identité et qui serait touché par n’importe quel comportement ou geste verbal inapproprié, maladroit voir malveillant. 

Donc si cela peut devenir une discipline d’apprendre à voir les opportunités derrière chaque obstacle, il est fondamental aussi de remettre l’église au milieu du village et de bien comprendre que non, toutes les réflexions et comportements qui peuvent nuire ne sont pas justes et nous avons le droit, voir le devoir, vis-à-vis de nous- même, de nous en protéger et de nous affirmer face à cela.  

Là où ça pêche un peu, c’est que d’une part, notre conditionnement peut nous avoir amené à accepter beaucoup trop de choses et même à avoir peur de nous définir et nous défendre.  

Cette peur pouvant aller jusqu’à annihiler nos capacités de clairvoyance en situation d’humiliation ou de conflit. 

Les cas extrêmes se trouvant quand on a tellement été habitué à se taire et à subir, cela devient un mode automatique. On ignore que l’on a, nous aussi, le droit (et encore une fois le devoir) par rapport à nous même, de nous affirmer et nous positionner. 

La notions de limites et de frontières devient vraiment importante.

Il devient fondamental dans notre rapport à soi, de se questionner : Vivons-nous en accord avec nos valeurs et nos besoins profonds ? Nous sentons nous libre d’être pleinement, spontanément, être qui nous sommes ?

 

« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres »

Notre voix devient alors messagère de cette posture et tout le travail prend son essence, voir son sens dans la place qu’on investit en elle.                 

 Elle seul peut nous raconter notre histoire et nous montrer là où nous sommes réactifs ou réceptifs, là où le silence demeure et où les murs intérieurs deviennent trop étroits. 

Et il y a quelque chose qui va bien au-delà des mots. Qui fait qu’un mot sonne faux, qu’une attitude n’a pas l’apparence de ce qu’elle voudrait paraitre… C’est la vibration.

Nous avons toutes et tous en nous ce radar qui sent parfaitement quand on tente de nous manipuler ou que quelque chose ne tourne pas rond.

De la même manière, notre malaise interne peut engendrer quelque chose de faux et malaisant.                                                                                                                                                                                                                     

C’est pourquoi ramener notre questionnement au « pourquoi je fais ou je dis ça » « pourquoi j’accepte ça dans ma vie ».

Sont des questions importantes pour retrouver la conscience de nos propres limites. Après tout est question de ce qui fonde notre intégrité.

Je finirai avec cette phrase de Boris Cyrulnik…  

« Le paradoxe de la condition humaine, c'est qu'on ne peut devenir soi-même que sous l'influence des autres. » 

Alors ?

Et si l’autre était là pour nous offrir l’opportunité de nous affirmer, de nous reconquérir nous-même ?

Et si nous étions les artisans des contours et des frontières que nous choisissons de définir pour notre existence intérieure ?

Et toi pour toi, c'est quoi la notion d'intégrité ?

La boucle est bouclée pour aujourd’hui, entre Boris et Jung,

belle journée. 

 

Natacha Jouët

 

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